26 décembre 2006

Chapitre 10 : Rêve ailes


Les yeux s’ouvrent sans difficultés malgré la nuit un peu plus courte que d’habitude. Je suis reposé et serein ? Que m’est-il arrivé ? Je me lève dés le réveil allumé. J’ai de l’énergie. Cali est resté dans la platine. Ce fond musical n’a pas la même saveur qu’hier. Je suis presque hilare ce matin. Le sourire n’est plus noir. Quelque chose a changé. Hier soir je suis tombé sous le charme. Ca ressemble donc à ça. Rien de particulier en réalité. Amoureux ? Je ne le sais pas encore. Mais envoûté pour le moment. Après cette soirée surprenante, je prends conscience de la drague dont je fus l’objet. Pourquoi pas finalement cela me convient totalement. Je ne suis pas un séducteur dans l’âme et je trouve très valorisant qu’une personne fasse tant d’effort pour se rapprocher de moi. Je ne sais pas comment aborder les filles. Je ne sais que faire pour leurs plaire. J’ai toujours pensé qu’être moi-même suffisait. Non pas que je sois imbu de ma personne mais je joue très mal les rôles qui s’écartent trop de mon naturel. Apparemment cela peut suffire pour séduire. On se demande ce qui peut leur donner envie de venir vers moi. Je ne pense pas correspondre aux canons de beauté. De toutes manières, je n’y crois pas moi-même. Je ne pense pas naïvement que personne n’est moche. Il y a réellement des personnes physiquement disgracieuses et repoussantes. Moi je me situe dans la moyenne, celle qui ne se repère pas. La preuve en est que je plaie à des jeunes femmes. Bien entendu je ne peux pas me voir en photo, comme beaucoup de personne je pense. A force de scruter nos difformités on ne veut plus les voir, c’est petit point noir de notre anatomie. Je ne veux pas dire non plus que ceux qui arrivent à se regarder en photo soient narcissiques. Il est vrai que certains le sont et ne peuvent s’empêcher de pavoiser devant leur image. Mais les normaux ; ils s’acceptent silencieusement ? N’ont aucun goût et sont incapables de se juger ? Ou ont t-ils tout simplement réussit à faire la part des choses ?


De toute manière, je ne devrais pas m’inquiéter pour mon physique. Je n’ai rien du demi dieu grec, mais il y a suffisamment de filles myopes, dont la vue n’est pas corrigée, pour me croire séduisant. Là je suis dure avec moi et surtout avec ces jeunes femmes. D’ailleurs je ne fais pas autant de cas pour leur apparence. J’ai besoin d’être physique séduit par la demoiselle, mais je suis sensible à ce que l’on appelle le charme, que les mauvaises langues nomment la beauté des pas beaux. Je pense que c’est eux qui n’ont rien compris. Eux qui se bornent aux canons de beautés. Les mannequins ne m’ont jamais faits bander. Le charme, ce petit quelque chose qui se cache en presque chacun de nous, il faut être lucide certain en sont aussi dénué. Si je le perçois chez certaine, pourquoi ne le verrait elle pas chez moi après tout.


Une vibration dans mon pantalon. Je suis au travail. Je ne devrais pas le laisser allumé. Il n’est jamais allumé, sauf aujourd’hui, je désire recevoir des messages. Un petit mot doux. Déjà. On ne s’est embrassé qu’hier soir. Un peu comme si on formait un couple. N’est ce pas le cas ? En tout cas je ne suis pas contre. J’accepte son invitation à se revoir ce soir. Des retrouvailles après ces quelques heures de séparations. Pelotage et roulage de pelle en perspective. J’ai hâte d’y être.


Je sonne à l’interphone. Je me présente sous le nom « c’est Moi », ça me semble évidant, qui ça pourrait être d’autre. Elle m’ouvre. Puis le doute. Je retourne sonner. « Au fait c’est quel étage ? » Hier soir j’étais tellement absorbé par ma compagnie que je n’ai pas pensé à repérer le bouton sur lequel elle a pressé à notre montée dans l’ascenseur. Elle est au troisième mais espère atteindre le 7ème ciel ce soir. Elle me laisse entrer dans son antre accompagné d’un sourire très haut perché. D’abord un petit bisous avant de refermer la porte et de nous serrer dans les bras. La chaleur humaine est importante pour combattre le froid. Dans ce lieu confiné nous pouvons enfin nous abandonner à des baisers effrénés. Nous arrivons très vite sur le lit. Il n’y a pas tellement d’autre endroit où s’asseoir tranquillement. Je comprends toutefois que l’on ne se glissera pas sous la couette. Pas ce soir en tout cas.


Nous passons une soirée délicieuse enlacée. Une soirée de baisers, de regards, d’écoute. Mais mains ne peuvent s’empêcher de la découvrir. Les siennes sont plus sages. Elle semble apprécier le voyage de mes doigts et ne me donne pas de frontière. De plus en plus ils se rapprochent de son intimité avant de s’y engouffrer. Quelques caresses plus tard, elle atteint l’orgasme. Une sensation géante pour elle et pour moi. Son regard se fixe à nouveau dans le mien. Elle parait heureuse. Je vais devoir partir. Mes mains repartent en exploration. Cette fois je veux agrémenter ma visite avec un meilleur confort, mais elle gardera ses dessous. Elle a probablement eu peur que je n’aille plus loin. La nudité sera pour une prochaine fois. Elle aura tout de même le droit à son extase. Je l’embrasse, je pars. Dans deux jours je l’emmène dîner.


Suite

Aucun commentaire: