30 septembre 2006

Chapitre 6 : Coin de paradis en solitaire


Me voilà seul; sur la route des vacances. Je ne sais pas si j’ai dormi une heure, j’ai 12 heures de routes. Il est 8h, je conduis depuis trois heures déjà. Le brouillard est toujours présent. Je ne suis pas fatigué. Douze de routes, trop de temps pour cogiter. J’ai prévu de la musique mais je préfère le ton social de la radio qui vous donne une impression de présence. Je repense toujours à Céline. C’est définitivement fini. On a essayé de rester en contact. On ne sait pas compris. Etre avec elle me tenait trop à cœur. Elle s’en est rendu compte, peut être mieux que moi. Elle en veut plus me avoir à faire à moi. Je n’insisterai pas. J’ai sans doute continué à espérer qu’une relation amoureuse s’imposerait entre nous. Tout ces moments passés ensemble, depuis cette fameuse nuit, ont été ponctué par des maladresses et des incompréhensions. Aujourd’hui plus aucune chance qu’il se passe quelque chose. Il est temps pour moi de passer à autre chose. Ma vie change, ces vacances tombent à point nommé pour faire le point, c’est le moment d’établir une véritable rupture dans ce cycle de ma vie. Je sens que je change, que je n’aborde plus les évènements de la même manière. Je sens l’évolution psychologique mais l’importance que je lui porte est peut être sur dimensionnée. Il est probable que ces changements soient minimes en réalité.

Je m’en vais retrouver Valérie. Elle ne m’accueille pas chez elle, enfin chez ces parents. Je vais camper. D’ailleurs, je risque de ne pas passer autant de temps que je le souhaiterai avec elle. En perspective, quelques moments de solitudes, pas trop j’espère. Je vais endosser le rôle d’un ermite social, qui ne sera en fait pas totalement couper du monde mais certainement en retrait. Un voyage tout autant spirituel que touristique. Ce séjour me permettra d’être assez en décalage pour avoir un regard externe sur ce monde. Une vue d’ensemble objective des autres et de moi-même. Un travail d’introspection.

Me voilà arrivé, installé. J’appelle Valérie pour la prévenir. Elle peut me proposer uniquement une rencontre nocturne pour ce soir. Je préviens mes parents. Je la retrouve sur un parking. L’attente me paraît longue. Des voitures semblent se donner rendez vous en ces lieux. Ces rencontres sont suspectes, j’imagine le macro ou le dealeur donnant rendez vous. Des passages rapides, des personnes qui changent de véhicule. L’ambiance n’est pas très rassurante. La voilà. Je la suis en voiture jusque chez elle. On va se promener au clair de la lune, dans la lande voisine. Il est minuit, il fait bon. C’est notre première vraie rencontre. Le cadre est très agréable et l’horizon se découpe formidablement dans cette pénombre. La lune est pleine. Une lumière indispensable pour se déplacer facilement dans ce petit coin de nature. Au loin, on aperçoit une multitude de petites zones éclairées, comme le miroir du ciel étoilé. Pas de ville aux phares agressifs qui masqueraient la luminosité de cette nuit. C’est une rencontre sans gêne. On se parle comme si on s’était vue hier. Je sais à peine à quoi elle ressemble. La nuit nous entoure et nous protège, instant calme et apaisant. On ne reste pas très longtemps, je suis fatigué par mon trajet de 1000 Km et pourtant je sais que je vais avoir du mal à m’endormir.

Le lendemain, je reprends des nouvelles. Il va falloir que je m’habitue au rythme de vie des gens du coin. La chaleur commence à être étouffante. Je me rends vite compte que Valérie ne sera pas très disponible. Elle ne bouge jamais avant 18h. Je ne suis là que quelques jours. C’est la Canicule. Je ferais mes visites en solitaire. Solitude tout le jour. Voilà le mettre mot de ces vacances. Cinq jours.

C’est fini. Sur l’autoroute des vacances, mes bouchons vont dans l’autre sens. Bilan su séjour mitigé mais aucun regret. J’ai trouvé un coin de paradis, digne des cartes postales type Seychelles. Le lieu d’un repli sur moi-même. Un endroit calme au bord de l’eau. Un arbre les pieds dans cette rivière. Cette plage je ne l’ai pas foulée. J’aurais pu, mais mon point de vue était plus idyllique. Un lieu revigorant, un lieu d’apaisement, où j’ai passé les périodes les plus chaudes de la journée à lire, en attendant une heure plus propice aux déplacements. Il y a également eu ces moments passés avec Valérie et un de ses amis, un type totalement in love mais qui n’a plus aucune chance, sauf celle de souffrir. J’espère qu’il ne s’est pas senti en dangers avec moi. Je le plains et c’est que ce garçon aurait pu être moi. Il n’avait pas à se sentir en compétition avec moi, puisque cette rencontre était purement amicale. Pas de sous entendus, rien qui n’aurait pu nous mettre mal à l’aise. J’ai tout de même eu le droit à un tête à tête hier soir, avant mon départ. Discussion encore plus complice. Je ne regrette rien même si je n’ai pas aussi bien géré la solitude que je ne l’aurais cru. J’ai craqué un soir, ça ne m’arrive jamais. Il fallait que ça arrive, j’avais besoin de me sentir seul pour me vider. Je ne sais pas si cette étape marque une rupture dans ma vie. Il est encore trop tôt pour s’en rendre compte. Une chose cependant est certaine, cette petite introspection m’a permis de me recentrer. Mon inconscient en a peut être ressorti plus de chose. Mon rapport aux autres a évolué, ils ne s’en apercevront sûrement pas. Je rentre purgé de mes états d’âmes si lourds à porter parfois. Il ne reste plus qu’à en trouver d’autres, pour ça pas de souci, j’ai une entière confiance en mon esprit pour me remettre des bâtons dans les roues. Je me rapproche u peu plus d’un Carpe Diem, mais mon désir d’avoir un contrôle, de toute manière illusoire, sur ma vie est toujours dominant. Je reviendrais en ces lieux me promener, je ne serais plus seul, une main dans la mienne que je guiderais au milieu de cette si belle région.

Suite

Aucun commentaire: