08 octobre 2006

Chapitre 7 : Le désarroi nous mène derrière un ordinateur


On ne peut pas dire que je sois réellement seul dans la vie, je reste entouré par ma famille et mes amis. Pourtant c’est un sentiment qui m’habite depuis toujours. Mes parents me soutiennent mais ne me comprennent pas. Je ne leur montre pas mon visage dans toute sa vérité. Je me sens souvent inexistant. Je ne sais d’où vient ce sentiment. Cette solitude au milieu des autres n’est pourtant pas une fatalité dans mon esprit. Je considère que la vie à deux pourrait bouleverser cette conception. « Le bonheur s’accroche si mal au gens seuls » nous chante Cali. Actuellement elle prend tout son sens dans mon existence. J’ai même la sensation que cette aventure avec Céline, ait intensifié cette impression. C’est peut être tout simplement la réalité.


Aujourd’hui je vis mal mon célibat. En partie en raison de l’image que je me fais d’une vie réussit ; marié, des enfants, un métier choisi, des projets. En fait la routine ne me fait pas peur. De toute manière que l’on soit seul où en couple cette routine est partout, elle rythme toute les vies ou presque. Elle rassure. Je ne suis pas assez courageux, assez aventurier pour prendre de tel risque. Tout ceux qui se utilise cette excuse pour mettre fin à une relation ou pour ne pas s’engager dans une relation. Une excuse qui montre une incapacité à s’assumer.


Est-ce que moi je suis prêt à m’engager, j’aime le croire. Mon incapacité à trouver quelqu’un provient peut être inconsciemment de cette peur. Ce serait peut être le cas si je collectionnais les conquêtes. Hors mon voyage dans les territoires féminins restent à ce jour peu nombreux. Je ne suis pas un explorateur. Mes difficultés commencent déjà à l’origine. La rencontre.


Je ne crois plus en moi. J’ai déjà séduit, l’aventure avec Céline est encore une preuve de ma capacité à plaire. Je ne m’aime pas. Je suis plutôt un type bien quand j’écoute se que raconte les autres femmes, quand elles parlent des hommes qu’elles rencontrent. Je n’envoûte pas. Je suis gentil. Je ne plaie pas. Mes qualités ne rattrapent d’aucune manière cette immonde banalité. Ce goût d’inintérêt que je laisse autour de moi est pire que l’abomination, je n’atteins pas le merveilleux. Je laisse indifférent en général, je suis fade, sans saveur qui attire ou gêne. Je n’évoque même pas de ressentiment, je suis invisible. Je ne laisse pas de véritable trace dans l’esprit des gens. C’est une chose qui peut sembler presque plus insoutenable que l’aversion. De moi, on ne pense rien ; rien qui n’ai besoin de réflexion, d’admiration ou de dégoût.


J’exagère un peu, je ne suis pas au niveau d’un Grenouille dans Le Parfum de P. Suskind, je ne vais pas me transformer en meurtrier. Peut être que ce sentiment exacerbé provient de cette société moderne qui semble se diriger vers un amas d’individualités qui ne prennent conscience des autres uniquement si elles sont directement concernées par leurs actions. Je critique, mais je suis également un élément de cette masse. J’en ai conscience c’est déjà pas mal. A la rigueur, ça met en partie égale, ce qui peut paraître pire, et tout ce que je veux c’est rencontrer des femmes pour rencontrer celle qui m’apportera le petit plus que je cherche. Celle qui me rendra une partir de ma naïveté.


Peut être que c’est ça l’amour, un retour à la naïveté, avec un brin d’insouciance. L’amour j’en parle sans vraiment le connaître. La définition que je trouve dans le dictionnaire est : sentiment d’affection passionnée, attirance affective et sexuelle d’un être humain pour un autre. (Hachette dictionnaire) Tout semble claire pourtant. Mais personne ne réussit à trouver de solution, de méthode pour le rencontrer ce sentiment si simple. Il ne s’agit que de complexité en réalité. Il faut tout d’abord une rencontre, une réciprocité, des conditions adéquates à son établissement, une volonté de conserver le tout. Un tout définissable et pourtant tellement de livre, de chanson, de film, tant de moyens d’expressions et de fait qui déblatère sur ce sujet et aucune solution nous est livrées.


De toute manière, je pense que je reste bloqué déjà assez longtemps à la première étape, la rencontre. Ma solution, faciliter, biaiser cette étape. Une manière en vue, internet. Il faut s’adapter au temps. Des outils de discussion qui parfois me donne l’impression de limiter les autres. On peut également penser que c’est une réponse au recroquevillement de chacun. Le problème est toujours le même, qui de l’œuf ou de la poule est à l’origine du tout. La cause du tout, le sentiment amoureux. Avant le mariage ne répondait pas à des besoins sentimentaux mais à des besoins matériaux, économiques ou social. Je préfère tout de même la torture admise actuelle à la souffrance imposée autrefois.


Internet est efficace. Des discussions intéressantes, redondantes, surtout dans les premiers moments. Au début, un emballement pour ces rencontres. Ensuite on comprend que l’on n’est pas seul en piste et en constante compétition vis-à-vis d’autres célibataires chasseurs. Néanmoins, dans ce combat mon accroche est efficace. Je fais dans la simple politesse. Tant de chasseurs qui pistent plusieurs proies en même temps, voulant attraper rapidement, pensant que les futilités de la discussion sont inutile. Un Mc Do de la rencontre. Tout simplement les dragueurs de boîte d’avant, qui sont mis plus à mal aujourd’hui. Il reste à passer le cap de l’ennui. Il reste à passer le cap de la rencontre. Je préfère laisser cette décision à la jeune femme. J’ai l’impression que le danger est surtout pour elles.


La rencontre est simple, souvent aucun accroche, parfois pas de réciprocité, et c’est parfois dur, comme pour n’importe quelle rencontre. A la fin de ce premier rendez vous, c’est souvent l’inconnue. On ne sait si on a plu. On hésite à reprendre contact. On ne sait pas si on aura de quoi parler encore la prochaine fois. Au second rendez vous, on a un peu l’impression que le plus gros est fait, mais est ce une rencontre amicale ou un peu plus. Les inconnues restent mais on comprend vite ce que l’autre attend, mais en fait le sait elle vraiment ? Aussi paumée que moi, une chance ou un malheur pour nous. Finalement des rencontres expresses qui nous laissent un goût amer de ne rien construire de ne pas ressentir comme il le faut. Ou tout simplement, pas de rencontre probante encore. Qu’elle jugement avoir. Mon objectif est atteint. Plus de rencontre. Je gagne des soirées agréables, c’est déjà ça. Je suis moins casanier. Une multitude de nouveau contact, dont le plus grand nombre sont éphémères. Toutefois certains apportent un peu plus, même si ce n’est pas des sentiments passionnels. L’impatience est toujours là, pas de rencontre inoubliable. Le désarroi n’a pas disparue devant l’écran de l’ordinateur.


Suite

2 commentaires:

Par 4 chemins a dit…

Je confirme, l'ordinateur ne dissipe pas le désarroi, à mon humble avis, il donne l'illusion un moment d'exister, de plaire mais ne sera jamais un être de chair et de sang. C'est à la fois un moyen réel et factice de combler une solitude, une timidité, c'est une béquille et on ne crache pas dessus, quand on se casse la jambe on ne jette pas ses béquilles tant que l'on est plâtré. Pareil pour l'ordinateur et ses virtuelles rencontres....

Trungpa a dit…

Trés bien dit !!