21 octobre 2006

Chapitre 9 : Dîner frissonnant


« - D’habitude je ne m’emporte pas comme ça. Je ne vois pourquoi j’essaie de me justifier, elle paraissait être de mon côté même si elle était beaucoup plus calme.


-Non, tu as eu raison de rabattre le clapet de ces prétentieux.


-Je ne sais pas si je leur ai vraiment fermé le clapet. On les entend discuter d’ici.


-Au fait, moi c’est Armelle, me dit elle avec un grand sourire


-Et moi c’est Laurent


-J’avais cru le comprendre.



Sans suit une discussion des plus banales pour commencer. Elle est étudiante en lettre moderne. Et surtout célibataire. On discute de tout et de rien. Je ne sais pas trop quoi dire. Je ne sais quel sujet aborder. J’en profite pour la décortiquer du regard. Elle a de jolies formes. Des petits seins semble t’il. Ca m’est égal, de toute façon j’ai des petites mains, si c’est trop gros je ne pourrais pas les prendre en entier comme j’aime. Voilà c’est fait je me fais déjà un plan cul alors que je la connais à peine. Il ne me faut pas grand-chose pour fantasmer. Elle se met enfin en pleine lumière, elle a des yeux magnifiques. Un bleu ravageur. Cupidon doit savoir se qu’il faut me mettre sous les yeux pour pas avoir trop de travail à faire.


Il fait un peu froid. On commence tout les deux à frissonner. Elle m’invite à casser la croûte chez elle. Elle habite à côté. Un bon moyen pour casser la gêne qu’il y a entre nous. J’accepte évidemment avec plaisir. Elle me fait un grand sourire avant de me préciser qu’elle me fera un repas d’ouvrier, pour rester dans l’ambiance. On rigole légèrement tout les deux. Je lui réponds qu’un repas d’étudiant fauché me convient également. On sait que le repas n’est que pour la forme. Je la suis tout en hallucinant. On vient de se rencontrer, elle m’emmène chez elle. Pourtant je ne corresponds pas au type débordant de sex appeal ou ayant la tchache nécessaire pour réaliser ce genre de coup de maître. Se faire inviter par une inconnue à dîner en tête à tête, seul, chez elle. Elle n’a pas froid aux yeux. Il a suffit que je me lâche complètement, on peut dire stupidement, pour susciter un tel intérêt. Il faudra que je reteste cette méthode si j’en ai l’occasion.



Je la suis dans son studio. Un peu de désordre. Elle s’en excuse. Tout en récupérant les quelques vêtements qui traînent. Elle débarrasse sa table de cuisine-bureau de ses cours. « Installe toi. » Elle me tire une chaise et se dirige vers le coin cuisine. Sort une casserole, met de l’eau à bouillir. « Ton souhait va être exaucé, un vrai plat d’étudiante fauchée, des pâtes ». Je m’en fous et j’acquiesce bêtement avec un petit sourire. Elle met de la musique. Une sorte d’opéra rock métal traverse les enceintes de ce petit poste. Je ne suis pas fan mais c’est supportable. Je recommence à l’examiner. J’apprécie encore mieux ses courbes. Les formes de ses fesses se dessinent très bien dans ce jean serré. Je me rends compte que j’aime réellement les rondeurs, dans la limite du raisonnable. C’est préférable aux tas d’os, pâle copie de notre ami Oscar des salles de Sciences naturelles. J’ai envie de toucher et de laisser mes mains se balader.


C’est prêt, nous mangeons l’un en face de l’autre. A nouveau, je me noie dans ce bleu. Nous n’arrêtons pas de bavasser. La gêne du début s’est beaucoup estompée et je me surprends d’une telle aisance oratoire. Je crois que notre entente est vraiment très bonne. J’imagine les autres se demandant se que l’on devenait, fières de leur victoire. Le plus grand nombre à toujours raison, la preuve nous sommes partis. Un monde où le plus grand nombre aurait raison serait voué à une stagnation, voir une régression sans les génies pour nous faire évoluer. Un monde où on est tous formaté, obligé d’écouter Céline Dion, la Star Ac ou Obispo. Je n’ai rien contre eux. Mais les apports d’artistes comme Pink Floyd, Led Zeppelin, Janis Joplin, des extra terrestres. Et que dire des Einstein, Copernic, Galilée, Newton et autres Eratosténe. La planète serait toujours plate, Bush ne serait pas Président des USA qui n’existerait pas puisque pas découvert pas les Européens. Remarque il y aurait quelques bons côtés finalement.


J’imagine les ragots qui circulent déjà. Un gars et uns fille qui disparaissent d’une soirée, ça fait jaser. Dans un sens, je ne serais pas contre le fait que ces quolibets soient fondés. Je commence vraiment à avoir des idées derrières la tête. Je ne sais pas si c’est pareil pour elle. Il est peut être préférable de fuir avant de faire une bêtise. Je lui dis que je vais la laisser en me levant. Je n’ai pas vraiment envie de partir. Mais il commence à se faire tard et demain je travail. Je ne suis plus étudiant, je n’ai plus l’habitude d’enchaîner couché tard et levé tôt. Elle insiste pour m’accompagner. J’essaie de la convaincre de rester au chaud, par politesse, même si je trouve ça plutôt bien qu’elle m’accompagne. Elle a décidé de descendre. Elle m’emboîte le pas.


Devant ma voiture, un peu vieille et totalement délavée, on recommence à discuter, je pense que l’on cherche à retarder au maximum le moment de la séparation. Le froid m’englobe lentement. Je n’ai pas de pull. Il est dans la voiture mais si je l’ouvre ce sera le mouvement du départ qui sera enclenché. Je me sens bien ici avec elle. J’ai la sensation que mes organes vont geler. La rue est éclairée, juste assez pour donner une ambiance intime. Malheureusement toutes les deux minutes une voiture passe, toujours roulant un peu trop vite et perturbe quelque peu l’échange.


Je commence à frissonner. J’essaie de ne pas le montrer. Je veux faire l’homme fort. Je pense à un endroit chaud. Première idée qui me vient à l’esprit, un lit. Je ne sais pas si c’est le bon moment pour se fixer la dessus. Je tente de me détendre pour limiter la chaire de poule et les crispations, en vain. Elle ne s’arrête pas de parler. Je l’écoute sagement dans ce blizzard automnal. Il fait à peine 10 degrés, je suis en chemise, j’ai froid. Elle a vu que j’étais frigorifié. Un passant arrive et écourte notre conversation ou plutôt la sienne. Je saisis l’occasion pour mettre un terme à mon calvaire. On se fait la bise. Au moment où je recul elle dépose un baiser sur ces doigts pour me le poser sur mes lèvres.


Mon cœur s’arrête. Plus rien ne bouge. C’est le chaos. Le temps semble figé un instant. Que se passe-t-il ? A-t-elle déjà un ressenti particulier à mon égard ? Soudain, je prends conscience de la tête d’ahuri que je dois tirer. Il faut se ressaisir. Elle est posée devant moi. Elle attend sûrement que je réagisse. Elle reste muette. L’atmosphère paraît plus lourde qu’avant. Le froid je ne le ressens quasiment plus. Elle a un sourire un peu inquiet qui apparaît doucement sur ces lèvres. Il faut que je réagisse. Le silence est pesant. Je relance la conversation. Le flot reprend. Je parle, acquiesce. Je ne sais pas vraiment de quoi nous parlons. Mon cerveau est coupé en deux. Une partie réagit à son environnement de manière réflexe. L’autre reste intrigué par la situation et cherche une solution. Je tremble de plus en plus. Je suis comme figé par le froid. Mon cerveau incapable de prendre une décision. Je suis une statue grelottante. Je sens qu’à nouveau la fin arrive. Que faire ? Le temps des au revoir est imminent. Je l’embrasse ou pas ?


Je me penche vers elle. Je ne sais pas encore où je vais les poser. Encore une hésitation. Quel nigaud je fais. Mes lèvres se posent sur les siennes. Elle accompagne volontiers mon baiser, qui devient plus le sien. J’ai les jambes qui flageolent. Mon corps devient sismique. Le froid et l’émotion me font vaciller. C’est un tremblement de terre dont le foyer est le cœur battant la chamade, et l’épicentre nos lèvres collées. Je la serre contre moi. Je me retiens à elle. J’en profite pour récupérer de la chaleur. Je ne sais plus ce qui m’ébranle le plus, le froid ou le baiser.


On se désunit. La voix devient plus douce, plus sucrée. Les regards sont plus francs. Les sourires comme agrafés aux visages. Je n’ai plus trop envie de partir. Il faut que je rentre mettre au chaud, me reposer pour aller travailler. Je me sens bien dans ses bras, sur ses lèvres, dans le creux de son cou. La séparation est dure, mais la raison refait surface. J’ai trouvé quelqu’un, je peux m’en retourner sereinement.



Je ne m’attendais pas à ce genre d’évènement ce soir. J’ai quelque chose de sérieux qui semble se dessiner. Je vais pouvoir dormir comme un loir. Au revoir les questions sur mon célibat. Bonjour, les interrogations sur cette jeune femme. Je suis tellement sur que ce n’est pas une rencontre passagère. Je me surprends à penser qu’elle peut être la bonne. Je ne la connais que depuis quelques heures, même quelques minutes, je ne la connais pas en gros. C’est peut être ça un coup de foudre. Pourtant je n’ai pas la sensation d’avoir été foudroyé. Peut être suis-je naïf. Aussi inconscient qu’un adolescent. Ce ne serait pas la première fois que cela m’arrive. Je suis impatient de vivre cette aventure. Je n’ai aucun doute. Ce n’est pas normal. Moi l’homme au milles questions à la seconde. A quoi bon s’inquiéter.


Suite

3 commentaires:

Par 4 chemins a dit…

Trungpa j'aime beaucoup ce que tu écris mais vraiment tu fais trop de fautes ! Je te propose de te relire avant que tu publies ?

Anonyme a dit…

Très chouette blog, continue !

Anonyme a dit…

Je ne sais pas pourquoi, ce soir, j'me suis décidée à aller voir à quoi ressemblait de que tu écrivais... J'ai commencé le roman du Loverlooser, par curiosité, et je me suis surprise à arriver au chapitre 9, déçue que ça s'arrête là.... Style très captivant, qui oscile entre l'humour et l'émotion, un peu Bridget Jones au masculin... Seule petite ombre, en effet, que de fautes d'orthographes...