18 août 2006

Chapitre 1:Vue du pont




En haut de ce pont, rien à faire à part penser à tout ce qui m’a amené ici. Il n’y a que des évènements banals qui peuvent nous mener à ce genre d’actes. Je m’apprête à faire le grand saut et je repense aux origines.

Tout d’abord, il y a cette solitude immense que tout le monde, à peu près, a déjà ressentie. Ce n’est pas forcément une solitude physique, mais au moins mentale, n’avoir personne vers qui tourner ses pensées. C’est ce qui m’a conduit jusqu’ici. Des mois, des années de réflexion, de pas de danses, en avant, arrière, entraînant une progression puis un recul. Depuis quelques mois, j’avais fait le vide du plus lourd pour repartir l’esprit serein sur le passé.

Il y a également cette vie sans avenir, sans point de vue à l'horizon qui vous guide et vous maintient l'espoir d'une suite, d'un projet. Pas de travail fixe, pas de partage, peu de lien assez fort pour vous retenir dans cette chute interminable.

La mort ne me fait pas peur d'un point de vue personnel et égocentrique. Jusque là seul mon entourage, mon respect des autres me maintient en vie. Sauté je sais que je peux le faire, comme rouler trop vite au volant de ma voiture, à la limite de la rupture. Même si de telles idées traverse régulièrement, mon esprit et mon sens des valeurs sont les seules chaînes qui me protègent de moi même, de cet esprit torturé.

Je pense à ma mère, mon père, ma soeur, mes amis...... tout ceux qui m'entourent et que je ne fais pas ou peu souffrir. L'amour doit elle être obligatoirement souffrance, je ne le pense pas mais cette souffrance émane très rarement de ma personne, ou du moins volontairement. Je n'inspire que des regrets pas des tors.

Mais aujourd’hui sauter je ne vais pas le faire. Pas un manque de courage, pas un retour de l’espoir d’une vie meilleur. Seulement la curiosité de voir, de savoir, de connaître. Courageux, je ne le suis pas forcément, je peux l’être à ma façon. Peureux, je le suis autant. Je me détourne vers l’extrémité du pont, l’esprit dans le vide à la recherche d’un signe. Un signe. Quel signe ? Pourquoi parle-t-on de signe, et pas de rencontre, de hasard. L’événement que l’on attend n’arrive pas forcément quand l’esprit est apte à recevoir ce cadeau. Le signe, c’est peut être cette situation. Le signe sera ce à quoi je déciderais de donner de l’importance. Pourquoi avoir besoin d’un signe hasardeux. Je vais le choisir le signe.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je connais ce sentiment,je connais ces pensées, cet etat d'esprit....

Par 4 chemins a dit…

Il ne faut jamais regretter...

Arnaud Gérard. a dit…

Tu n'as pas de style, mon ami.
Je laisse un de mes URL pour t'éclairer un peu.