23 août 2006

Chapitre 2 : Le choix d'un signe


Je commence à me diriger vers l’extrémité du pont où est garée ma voiture. La lune éclair l’eau de la rivière. Je regarde son reflet perturbé par cette lumière rouge. Elle provient d’un pub situé de l’autre côté du pont. Je me retourne, m’arrête. Reprend mon chemin. Une onde aveuglante arrivant sur moi me fait ralentir le pas. Une voiture blanche, type commerciale, me passe. Une fois les feux sortis de mon champ de vision je perçois les occupants, en réalité un seul, ou plutôt une seule assise dans le coffre surdimensionné qu’offre une commerciale. Je ne vois que se regard, pas la personne entière. Elle m’a dévisagé impassiblement. Un frisson parcourt tout mon corps. Ce regard. La nuit est fraîche, l’été se retire peu à peu, le vent est doux, ma chemise insuffisante à me réchauffer. J’arrive presque au bout du pont à cent pas de ma voiture. Le moteur s’éloigne de moins en moins vite, la voiture stoppe, le moteur semble s’effondrer dans un bruit strident. Des portières, des rires, on parle fort de l’autre côté. Il est 1h le Pub n’est pas encore fermé, dans une heure peut être.


Je me retourne une dernière fois, la curiosité. Le regard était posé sur moi malgré la pénombre qui m’entoure. Il disparaît immédiatement, elle baisse la tête reste ne retrait par rapport aux trois autres qui brayent comme des cochons. Ils disparaissent dans le bar.


J’arrive auprès de ma vieille voiture, la peinture passée par le soleil, elle a meilleure allure de nuit. Je monte, démarre. J’avance vers le carrefour ; ralenti au stop cale, verdict immédiat, câble d’embrayage rompu. Au point mort, passe la première redémarre en prise et retourne me garer sur le bas côté. Quelle merde, heureusement ça aurait pu m’arriver lors de mon retour de voyage. Mais ça m’arrive là, ce soir, heureusement la présence du pub expliquera ma présence ici. Qui pour venir me chercher. Je choisis Nico. Une sonnerie, Deux sonneries, à coup sur je vais me taper le répondeur, c’est bon il décroche.


« -Hey ! Comment vas Lol ? , il ne dors pas, tu m’appel drôlement tard !! Heureusement qu’on ne dormait pas moi et Aurèlie. J’en ai rien à foutre de sa gonzesse il ne me l’a même pas présenter encore.


-excuse de te déranger mais j’ai un problème de caisse.


-Encore !!


- hé oui le câble d’embrayage cette fois, je suis pas loin de chez toi ça te dérangerais de passer me prendre, je te paye un verre, je suis à côté du St Patrick tu connais ?


- tu vas dans ce genre d’endroit toi ?? Ok attends dans le pub j’ai un truc à faire et j’arrive d’ici une demi heure. Ok ? De toute façon j’ai pas le choix je vais pas faire le difficile.


- Ok. A toute. »


Direction le pub. Le vent sur le pont est frigorifique, même avec ma veste récupérée il fait encore un peu frais, l'air s'engouffre sous ma veste. Tellement occupé à pester contre cette satanée bagnole. Je vais pas faire demi tour je suis presque à l’entré du St Patrick. La lumière est basse, l’atmosphère un peu enfumée. Je me dirige vers le bar, il reste un tabouret. Je commande un demi. Je suis servi immédiatement. Je me retourne un peu, accouder au comptoir. Je scrute la salle. Il n’y a pas grand monde, une vingtaine de personnes environ. Je trouve le groupe arrivé en voiture tout à l’heure. Ils parlent fort mais j’ai du mal à saisir le sujet, peut être des histoires de rencontres. Le ton a l’air graveleux. Elle est tranquille dans le fond de son fauteuil, elle ne dit rien, les yeux dans le vague. Elle semble triste. Elle m’intrigue. Ce regard. Je me remets face au comptoir. Je regarde l’horloge au dessus des étagères remplis de bouteilles. 1h15. Je sirote ma bière, et m’aperçoit, dans le miroir face à moi, que l’on m’observe. Elle m’observe. Si je me retourne elle risque encore de détourner les yeux. Je la fixe mais elle ne regarde pas au bon endroit. Je ne sais si elle peut apercevoir mon reflet d’où elle est. Nos regards se croisent finalement au moment où elle se lève. Ils se déplacent vers le billard, ils vont se rapprocher.


Je m’installe pour observer la partie, où plutôt son actrice principale. Elle ne joue pas très bien. Elle joue pour que le nombre de joueur soit pair. Mais elle est là, moins timide, me dévisageant parfois, je fais exprès de ne pas la regarder de fixer la table. J’ai peur qu’elle fuit encore si nos regards se croisent. Ils se croisent parfois, quelle intensité dans ses yeux, mais personne ne soutient. La partie se termine, elle s’installe à une table en face de moi, les autres recommence une partie cherche un joueur, je refuse. Je n’ai pas envie de jouer, quel con. Si ils reviennent j’accepte, finalement le patron accepte. Abruti !! Pourquoi je n’ai pas accepté. Elle assise, elle m’observe discrètement, sans insistance mais je la vois et elle le sait je pense. Petite brune, elles étaient pas mal ses fesses, bien rondes, elle a de jolie forme. Et se regard. Elle ne me laisse pas indifférent


Je ne sais que faire, et si un des types qui l’accompagne était son mec. Je suis un trouillard en puissance. Il faut que je tente le coup, j’ai rien à perdre mis à part une main dans ma gueule. J’ai l’impression de tourner en rond, de faire les cents pas mais je suis toujours assis, accoudé au bar. Il faut que j’y aille. Moi, je cherchais un signe et je me retrouve ici sans le vouloir. C’est peut être elle que je cherche. C’est elle ; Obligé c’est elle. Je vais me lever et … attendre comme un con. Je ne vais pas aller l’accoster comme ça, ça fait gros lourd de service. Et après tout qu’est ce que j’en ai à foutre je ne viens jamais ici. Elle me regarde toujours. Bon j’y vais. Allez go. C’est parti. Qu’est ce que je lui dis ? Excusez moi mademoiselle est ce que ça vous dérange si je viens taper la discute avec vous je sens que vous vous ennuyé. Ce n’est pas terrible mais c’est déjà mieux que d’arriver et ne rien dire. C’est bon on attaque. C’est bon je suis debout et je marche. Et ……..


-« Salut Nico, merci d’avoir fait vite. » Putain fait chier.


- ouais, mais Mamour elle aurait préféré que je vienne un poil plus tard, mais tu sais bien que même quand faut speeder j’assure, branleur.


- Alors ta titine fait encore des siennes


- et ouais que veux tu, en plus je dois partir demain dans le sud.


- ah oui voir cette fille, j’espère que tu vas tirer ton coup ça t’aidera à oublier l’autre …


- …..Valérie, et je ne vais pas la bas pour tirer un coup. C’est juste un contact du net qui m’a proposé de me faire un peu visiter le coin il parait que c’est simpa. Et ça me fera du bien de me retrouver un peu seul, pour faire le point.


- si tu veux mais tes plans tout seul à deux balles c’est tout de même déprimant, surtout si tu tire pas ton coup. »Il a pas tort je sais pas dans quel état je vais me retrouver avec ce voyage, espérons que cela me fera du bien, ou au moins pas de mal.


- je te paie un verre, on se met à cette table ? Je choisi une table bien situé pour pouvoir mater la jolie fille. Je sais pas quel âge elle peut avoir 21 ans peut être.


On discute un peu de lui surtout et de sa Mamour. Il me gonfle, enfin je me demande surtout comment elle peut le supporter avec son ego démesuré, enfin c’est sûrement mieux que le mien qui ne vaut rien. Elle était mignonne cette fille qui semble si désespérée. Finalement, on ne s’attarde pas, il y a Mamour qui attend le retour de son amant. Je vais aux toilettes avant de partir. En revenant, je récupère ma veste que j'avais laissé près d'elle pour payer les consommations. Elle me fait un petit sourire discret, est ce le genre amical que l'on fait à quelqu’un que l'on croise comme ça? Arrête de penser. Au revoir joli demoiselle dont je ne connaîtrais jamais le nom.


Il me dépose en bas de chez moi. Je suis naze. Je vais repousser mon départ d’au moins une journée. Je me couche avec une once de regrets de ne pas avoir aborder cette fille. Pourtant, elle était là semblant attendre que je vienne lui sauver sa soirée morbide. Il faudra que je change d’attitude. Que j’arrête d’avoir des regrets. Que je me bouge le cul et que je me prenne un peu plus en main. A quoi ça rime d’être spectateur de sa vie. Dans ma veste, j'ai trouvé un papier avec écrit Céline et un numéro de téléphone si ça ce n'est pas un signe !!! Mais ça je ne l'ai vu que le lendemain après une nuit passé à tourner en rond.


Suite

2 commentaires:

Par 4 chemins a dit…

Ah oui ! Ca peut pas se finir comme ça ! Parce que là, on fantasme dur ! :-)

Trungpa a dit…

biensur qu'il y a une suite, si c'est la première partie c'est qu'il y a au moins une seconde !!!